Le déplacement, en particulier dans le domaine des études sur les migrations et les réfugiés, a longtemps été décrit comme une condition de déracinement suivie d’un effondrement total de la structure sociale.
Cela a amené les personnes déplacées à concevoir leurs propres façons de percevoir l’espace et d’interagir avec lui, à établir leurs propres points de résistance face à un environnement urbain global et puissant qui est en tout point différent des terres et des cultures qu’elles ont été forcées de fuir. Dans ces conditions, le “chez soi” pourrait être redéfini pour s’adapter aux tactiques de résistance conçues pour faire face aux conditions de déplacement, tactiques qui s’engagent dans une condition de mobilité et de détachement plutôt continus. Dans ce cas, la “maison” pourrait ne plus être la manifestation physique stable et stationnaire qui s’enracine concrètement dans un “lieu” spécifique, mais plutôt l’”habitat symbolique mobile” qui peut être amené au prochain endroit lors du prochain voyage.
Ce projet aborde la notion de temporalité ou l’état fragile d’avoir un endroit pour dormir dans un pays étranger ainsi que la notion de déplacement ou de dislocation en tant que crsis au coeur du projet.
J’ai cité le poème “Home” de Warsan Shire, un écrivain, poète, éditeur et enseignant somalo-britannique. Shire a écrit “Conversations about home (at a deportation centre)” en 2009, un texte inspiré d’une visite qu’elle a faite à l’ambassade somalienne abandonnée à Rome que certains jeunes réfugiés avaient transformée en leur maison. Ce poème est devenu la base de “Home”.