Ce dessin au fusain fait référence à une photo de ma maison en Inde. Il est réalisé en noir et blanc, avec une valeur tonale négative, transmettant un sentiment de distance et de détachement. Le choix délibéré de supprimer la couleur sert à souligner la séparation émotionnelle et physique que je ressens par rapport à la maison de mes ancêtres. La taille me permet de considérer le processus de dessin comme un processus d’entrée dans l’image, de fantasmer ma maison, etc. Le dessin monumental au fusain devient une porte d’entrée dans mes souvenirs, me permettant d’embarquer pour un voyage d’introspection et d’imagination. Sa taille invite le spectateur à s’immerger dans le processus de création et à assister au déroulement d’un récit profondément personnel. Un écran d’affichage, parfaitement intégré à la composition, est incorporé au dessin. Cet écran présente un enregistrement vidéo des activités qui se sont déroulées pendant la durée du processus de dessin. Alors que je me plongeais dans l’acte de dessiner d’après une photographie de ma maison en Inde, j’ai invité des amis à partager leurs souvenirs et leurs expériences associés à leur propre enfance, à leur maison et à leur famille. Mon approche consistait à transcender l’engagement solitaire consistant à dessiner à partir d’une photographie d’une importance très personnelle. Pour sortir de cette situation, j’ai cherché des situations équivalentes dans l’expérience des autres. Au fur et à mesure que la vidéo progresse, différentes personnes racontent leur histoire, tissant une tapisserie de récits personnels qui reflètent la diversité des expériences humaines. Simultanément, le dessin évolue et prend forme, reflétant le processus continu de construction de soi et d’adaptation. Il met en évidence les liens profonds que nous entretenons avec nos racines et la manière dont les souvenirs façonnent notre compréhension de nous-mêmes et du lieu.
Fusain sur papier
245 X 300 cm
